Le fil de baobab est naturel issu de la partie interne de l’écorce. Chaque élément de cet arbre peut être exploité : le bois du tronc, le fruit ou encore l’écorce. La partie interne de l’écorce étant très fibreuse, on peut d’ailleurs y extraire la fibre de baobab.
Cette fibre est assez peu développée aujourd’hui, elle reste une fibre travaillée uniquement de manière traditionnelle dans les pays d’Afrique tropicale.
Figure 1 : Baobab
Les étapes de transformation
La première étape est de récolter les fibres dans l’écorce du baobab. Ensuite, les fibres sont humidifiées - traditionnellement, et aujourd’hui encore dans certaines régions, les fibres étaient mâchées - afin de les assouplir.
Une fois les fibres obtenues, on pourrait procéder à une filature conventionnelle, bien que cette technique n’est probablement pas appliquée sur ces fibres aujourd’hui.
Propriétés
La fibre de baobab est longue, rêche et résistante.
La couleur naturelle des fibres varie du brun foncé au rose, en passant par la paille.
Des applications encore traditionnelles
Les applications de la fibre de baobab aujourd’hui restent essentiellement traditionnelles. En effet, le baobab, de par le fait qu’il est rêche et résistant, est principalement utilisé pour des cordages par tressage des fibres. Ces cordages sont notamment utilisés pour la confection d’instruments de musique, de paniers, de filets ou de fil de pêche.
Un autre exemple de l’utilisation traditionnelle de ces fibres se situe au Kenya, où un centre à été mis en place par diverses organisations humanitaires afin de tisser des paniers à partir de fils de baobab.
Figure 2 : Panier réalisé au Kenya à base de fil de baobab
On pourrait imaginer, dans le futur, que cette fibre pourrait attirer des designers et créateurs dans un premier temps, ce qui rendrait cette fibre plus populaire.
Aujourd’hui déjà ce phénomène commence, notamment avec le designer Eric Raisina, qui utilise régulièrement dans ces collections des matières naturelles, comme le raphia, le lin ou le sisal. Il a créé, dans le cadre d’une exposition pour Textifood, une pièce unique en fibre de baobab.
Figure 3 : Robe en baobab, créée par le designer Eric Raisina
Développement durable
Le baobab présente des aspects écologiques intéressants, d’abord parce que l’écorce de l’arbre se régénère par elle-même, mais aussi parce qu’aujourd’hui le procédé n’est pas industrialisé, il est encore artisanal, il a de ce fait échappé aux travers de la société de consommation actuelle, ce qui permettrait de développer ce procédé sur des bases saines.
Sources
Stichting Kunst Boek, Textifood, Futurotextiles, Lille3000, 2015
FUTURA SCIENCES, Le baobab en Afrique, plus qu’un symbole, une ressource : l’arbre aux milles usages, Disponible sur <https://www.futura-sciences.com/planete/dossiers/botanique-baobab-arbre-pharmacien-arbre-vie-666/page/6/> (Février 2019)
WATSON, Rupert. The african baobab. Disponible sur : <https://books.google.fr/books?id=lQ1bDwAAQBAJ&pg=PT237&lpg=PT237&dq=baobab+yarn&source=bl&ots=MjJiwpdwQf&sig=ACfU3U22scVjFRVCj1Woou2hsOhBv97K4w&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjmpeeI7qTgAhULExoKHaYvDEIQ6AEwC3oECAoQAQ#v=onepage&q=baobab%20yarn&f=false> (Février 2019)
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