La myxine est une anguille préhistorique vivant dans les fonds marins, mesurant de 30 à 120 cm et pesant entre 0.5 et 1 kg.
Lorsque cet animal se sent menacé il sécrète un mucus, substance gélatineuse s’apparentant à de la morve ultrarésistante. Il constitue pour cet animal un moyen de défense redoutable. La substance étouffe les prédateurs qui tentent de la manger en recouvrant leurs branchies, l’empêchant de respirer une fois inhalée. La réaction est immédiate : le serpent de mer est recraché en quelques secondes.
Cette substance contient des filaments très fins, 100 fois moins épais qu’un cheveu humain et d’un diamètre d’environ un millième de millimètre. Ces fibres sont très résistantes et élastiques. Une fois sortie de l’eau et séchées, elles ont des propriétés proches de la soie. Un autre point positif est qu’il est possible d’obtenir un million de kilomètres de fil à partir d’un seul poisson. Ces propriétés permettraient d’utiliser ces fibres dans le domaine du textile et en particulier pour l’habillement en confectionnant des collants, vêtements de sports... Cela pourrait remplacer le nylon et le spandex, qui ont un impact écologique non négligeable, étant obtenus à partir de pétrole. Il s’agirait donc d’un enjeu environnemental important; d’autant plus que ces filaments sont totalement biodégradables.
Avant de produire et de commercialiser ces gammes de produits en fibres de mucus, plusieurs challenges sont à relever. Le premier relève du fait que l’animal est difficile à élever en aquarium. Il est donc actuellement impossible d’industrialiser cette production de fibres. Les scientifiques de l’université de Guelph, université Canadienne, conduisent des recherches visant à transférer le gène impliqué dans la sécrétion de ce gel dans des bactéries afin de fabriquer la fibre en laboratoire.
L’autre challenge consiste à réfléchir à une stratégie marketing dans le but de rendre ces nouvelles fibres naturelles plus attractives pour le consommateur. En effet, il n’est pas facile d’un point de vue commercial de valoriser le fait que cette fibre naturelle est issue du mucus d’un serpent de mer. Cette provenance peut provoquer une réaction de dégoût et empêcher les consommateurs d’acheter le produit. Mais la plus grosse limite concerne le respect de la vie animale : il semble difficilement envisageable de stresser les myxines dans le but d’obtenir des fibres à commercialiser. Le transfert des gènes dans des bactéries semble donc être la seule solution envisageable qui permettrait l’industrialisation ainsi que la commercialisation de cette fibre dans le futur.
Sources :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Myxinidae
https://www.vice.com/fr/article/wdmxn9/la-morve-d-anguille-is-the-new-black
http://www.slate.fr/lien/70167/hagfish-vetements-morve-poisson-myxine
https://www.sciencesetavenir.fr/insolite/du-mucus-d-anguille-pour-faire-des-gilets-pare-balles_13732
https://lesexplos.com/coin-explos/des-vetements-en-mucus/
http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2013/04/29/fashion-shabiller-en-mucus-de-serpent-de-mer/
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